"A generous and elevated mind is distinguished by nothing more certainly than an eminent degree of curiosity, nor is that curiosity ever more agreeably or usefully employed, than in examining the laws and customs of foreign nations." (Samuel Johnson)

vendredi 30 juin 2017

Disclaimer

Traduction d’un disclaimer pour une société de gestion d’actifs. Je ne conteste pas la nécessité des mentions légales, par nature obligatoires, mais quand même. Je me mets à la place de l’investisseur qui lirait ce genre de prose : « The material does not constitue an offer, an invitation, recommendation or solicitation to sell or buy any securities in any jurisdiction », « The material does not constitute advice of any nature », « Past performance is not a reliable indicator of future performance », etc.

À la lecture de ces nombreuses mises en garde, on se demande vraiment quel est l’intérêt d’un document dans lequel l’investisseur ne trouvera ni conseils, ni recommandations, ni informations fiables quant aux performances futures… de produits d’investissement qu’il serait par ailleurs bien inspiré d’ajouter à son portefeuille. C’est un peu comme si on déclinait, dans le domaine financier, la célèbre injonction, « Ne tentez pas de reproduire cette expérience chez vous ».

Je me demande parfois si les mentions légales, que personne ne lit par définition, ne sont pas uniquement là pour donner des suées aux traducteurs. Ou pour fournir des munitions à ceux qui se sont donné pour mission de dénoncer les travers du langage du droit. Dans The Party of the First Part (Henry Holt Co, 2007), Adam Freedman fustige avec un humour particulièrement décapant le fine print et autres mentions légales, qui sombrent parfois dans le grotesque. Et nous ramène sans le vouloir, en en citant une légère variante, à l’exemple cité plus haut : « In 2005, Bayer Pharmaceuticals ran a series of television ads featuring a sultry brunette purring about the quality of her sex life ever since her boyfriend started taking Levitra. If you watched those commercials you may have been somewhat startled at the end when a voice-over sternly warns that “erections lasting longer than four hours require immediate medical attention”. (…) Product warnings are just one example of the fine print that lawyers have foisted on society. (…) We take [the fine print] for granted because it is endlessly repeated such as the ubiquitous phrase “past performance does not guarantee future results,” meaning, presumably, that just because you got one four-hour erection doesn’t mean you’ll get another ». C’est à croire que le rédacteur de mon disclaimer avait cette image en tête quand il a cru bon d’ajouter, en conclusion : « The value of an investment and any income from it can go down as well as up ».

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